26 épisodes - Série licenciée en France
Genre : Fantastique/Angoisse
Public conseillé : + de 16 ans
L'histoire
Une rumeur circule selon laquelle, si une personne souhaite se venger d'une autre mais ne peut le faire par elle même, elle peut faire appel à "Jigoku Shoujo" ( La fille de l'Enfer). Cette demande doit se faire via un site internet qui n'apparaît qu'à minuit tous les soirs. Cependant, il est aussi dit que la personne utilisant ce service devra le payer de sa vie.
Une jeune lycéenne, subissant un harcelement particulièrement odieux de la part d'une de ses camarades de classe, aura l'occasion de vérifier cette légende urbaine. Ne parvenant pas à trouver de solution à cette situation qui la détruit à petit feu, elle propose le nom de sa harceleuse au site de Jigoku Shoujo. Peu de temps après, elle fait la rencontre d'une étrange jeune fille aux cheveux noirs et aux yeux rouges qui lui propose un pacte en lui remettant une poupée ornée d'un lien de fil rouge. Si la jeune fille souhaite que la personne responsable de sa souffrance aille en enfer, il lui suffira de tirer sur le fil...cependant, si elle fait ce choix, elle sera elle même condamnée à passer l'éternité en Enfer lorsqu'elle mourra.
Plusieurs vengeances sont ainsi réalisées par la fille de l'Enfer et son équipe...jusqu'à ce qu'une interaction particulière s'établisse entre Jigoku Shoujo et une petite fille, dont le père est journaliste.
Une série "coup de poing"
Jigoku Shoujo est manifestement une histoire s'adressant à un public mature. La violence psychologique et la tension qui y règnent peuvent réellement être perturbantes et je ne conseille pas de la visionner en période de mélancolie ou de déprime.
On peut dire qu'il existe deux histoires parallèles qui finissent par se recouper dans les derniers épisodes : En premier lieu, on apprend à connaître le fonctionnement de l'équipe vengeresse, et surtout le système qui fait que des êtres humains peuvent être acculés à une decision aussi lourde de conséquence que celle de tirer cette fameuse ficelle rouge. En second lieu, on tente d'en apprendre davantage sur l'identité de cette mystérieuse et facinante jeune fille venue des enfers.
On est à la fois envoûté par l'ambiance mystique et pendu avec stress au fil de l'histoire qui se déroule sous nos yeux...la vengeance aura t elle lieu ? N'aura t elle pas lieu ?
A plusieurs reprises, on se sent pris en pleine tragédie grecque : quelques soient les efforts des "victimes" pour se sortir de leurs situations, le piège du destin semble inévitablement se refermer sur elles...et devant autant de situations injustes, le spectateur cherche un peu de soulagement dans l'espoir d'une évolution heureuse.
Les raisons mêmes qui peuvent amener une personne à souhaiter se venger sont multiples, plus ou moins justifiées et justifiables...on compatit à certaines situations et s'agace devant d'autres, tout en y reconnaissant la multiplicité des sentiments et fonctionnements humains.
L'Anti Vengeance
D'autres questionnements arrivent à partie de l'épisode 8 par le biais d'un homme et de sa fille qui chercheront à en savoir plus : quelles sont les motivations de Jigoku Shoujo ? Quel est le mécanisme qui permettrait d'enrayer la vengeance ?
Le spectateur est souvent tiraillé face aux situations auxquelles il fait face...qu'est ce qui est juste ? ce qui est juste est il le "mieux" ?
Les différents épisodes ressembleront alors à une course contre la montre, haletante, où s'opposeront la raison et la passion, le courage et la souffrance...
Un univers magnifiquement retranscrit
Non seulement l'histoire en elle même est passionnante, mais elle est desservie par une bande sonore et un character design qui la soutiennent à merveille. La musique marque extrêmement bien les différentes situations : la mélancolie, l'action, le drame...le design légérement particulier et l'alternance de couleurs et formes douces ou dures selon la situation nous plongent totalement dans cette univers désolant , déconcertant et mélancolique.
La symbolique est aussi très employée dans la série, et je me désole de ne pas avoir toujours suffisemment de connaissances en culture japonaise pour pouvoir en saisir toutes les nuances. C'est au moins l'occasion de faire quelques recherches. Certaines situations pourraient dépasser nos regards occidentaux, notamment l'importance du regard social, la pression dont peuvent parfois être victimes les japonais et les amener à avoir des comportements extrêmes. Ceci dit, les sentiments humains étant universels, les idées de fond de la série n'ont aucune difficultées à nous parvenir.
En bref
Jigoku Shoujo est l'une de mes grandes découvertes de l'année...une histoire à la fois terriblement dure et envoûtante qui change des habituelles histoires lycéennes. Je la conseille vivement ( excepté aux plus émotionnellement fragiles et plus jeunes d'entre nous ).
Mon seul bémol serait l'épisode 20 qui ressemble à une blague ( peut être une volonté des scénaristes d'alléger un peu l'ambiance avant de continuer ? ).
En tout cas, j'espère sincèrement voir un jour cette série distribuée en France.
Note globale : 9/10
- "Celui qui recherche la vengeance devrait se souvenir de creuser deux tombes" (proverbe chinois)
- " Tout dépend dans quel camp on se situe...D'un côté ce n'est rien, de l'autre c'est terrible. Et puis dans la majorité des cas c'est quand même la victime qui subit les plus gros dommages. C'est facile pour les autres de dire que ce n'est pas grave...il est tout aussi facile de s'attirer la haine...la haine n'a rien à voir avec la Justice...chez les humains, la victime souhaite toujours bien plus de mal au criminel que celui qu'elle a subi " ( XXX Holic - Tome 7 )
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Saison 2 : Jigoku Shoujo Futakomori
26 épisodes
La seconde saison reprend les ingrédients de la première : chaque épisode incarne une vengeance, que l'équipe de Jigoku Shoujo doit accomplir.
Cette fois, l'équipe en question se montre plus présente que dans la première saison et cette suite est essentiellement l'occasion de connaître un peu mieux le passé de chacun des protagonistes...même si, la plupart du temps, il reste toujours un voile mystérieux autour de ceux ci.
Globalement, ceux qui ont aimé la première saison devraient apprécier la seconde. Cependant, l'effet de redite et le peu d'élements nouveaux, si ce n'est l'introduction d'une étrange petite fille particulièrement cruelle dans l'équipe, donne un sentiment de "moins bien".
Le final est de toute beauté...même s'il est regrettable que le dessin de l'intrigue de fond ne se dévoile que dans les tous derniers épisodes.
Enfin, il faut quand même noter certains épisodes réalisés de façon très originale (notamment l'épisode sur le metteur en scène raté, un autre où se mélangent passé et présent etc.) comme si cette seconde saison laissait un espace de liberté plus grand.
Est ce la fin de la série ? Difficile de répondre...le dernier épisode peut clore la série correctement tout en laissant quelques pistes exploitables pour une suite.